Je fais corps avec ma langue. S'il m'arrive, rarement je l'espère, d'être une langue de vipère (tout de même pas une langue de pute), je ne pense pas avoir
de cheveu sur la langue. Avant de prendre langue
avec quelqu'un, je la tourne (au moins) sept fois dans ma bouche, pour éviter d'arriver à mon rendez-vous la bouche en cœur, ou, pire encore, en cul
de poule. Je m'efforce en tout cas d'éviter de faire la fine bouche. J'espère, chère lectrice, cher
lecteur, qu'à la lecture de ce blog vous n'aurez pas de dent contre moi. N'étant pas armé jusqu'aux dents, je peux simplement vous promettre que je prêterai l'oreille à vos remarques si elles ne sont
pas trop incisives. J'essaierai
éventuellement de vous tenir tête.
Mais je compte plutôt sur le bouche à
oreille pour promouvoir mes écrits.
Si rien n'est gratuit
en ce bas monde, vous pouvez tout de même lire ce blog à l'œil. Heureusement, internet ne coûte pas les yeux de la tête, ni la peau des fesses, ni un bras. N'allez
surtout pas croire que ces lignes, que je n'écris pas à la sueur de mon front, me vaudront un jour une
prestigieuse reconnaissance : vous mettriez le doigt dans l'œil jusqu'au
coude ! Il faut tout faire pour
éviter d'avoir les yeux plus gros que
le ventre. Sans huile de coude, on ne produit rien de grand. J'espère
simplement que mes détracteurs ne tomberont
pas sur moi à bras raccourcis : je
risquerai de les accueillir avec un bras
(ou un doigt) d'honneur !
J'accepterai toujours
qu'on me donne un coup de main ou
qu'on me mette le pied à l'étrier. Je
suis heureux de rencontrer des personnes qui ont le cœur sur la main, qui
n'hésitent pas à mettre du cœur à
l'ouvrage, et il ne me viendrait jamais à l'idée de refuser une main tendue. Quant à ceux qui ont un poil dans la main, tôt ou tard ils finissent par comprendre qu'il faut souvent
payer de sa personne pour parvenir à
un résultat. Mettre le doigt sur
l'essentiel, voilà ce qui compte en n'oubliant pas de faire preuve de doigté. Un doigt de sagesse n'est jamais superflu. Et je ne montrerais pas du doigt celui qui chercherait à tromper sa
solitude avec le concours de la veuve poignet
(pardon, chère lectrice, cher lecteur, si je vous ai fait monter le rouge aux joues).
Devinette : je peux
avoir de la cuisse, de la jambe, être long en bouche, avoir du corps –
qui suis-je ? Le vin bien sûr, qu'on consommera avec modération en évitant de
lever le coude. Faute de quoi on
risque de se retrouver mou du genou
et donc dans l'incapacité d'honorer dignement une personne à la cuisse légère. Mais ne boudons pas notre
plaisir et sachons reconnaître qu'une bonne partie de jambes en l'air constitue un excellent passe-temps : c'est toujours
le pied ! En revanche, multiplier les
ronds de jambe pour obtenir une
quelconque faveur n'est guère souhaitable. Cela revient même souvent à se tirer
une balle dans le pied.
Il y aurait encore tant de
mots (et non de maux) du corps à mentionner
pour étoffer ce billet - je les ai sur le bout de la langue ! Mais je ne voudrais pas vous lasser et surtout je vous
demande de ne pas tout prendre au pied
de la lettre. Quoi qu'il en soit, si vous êtes tombés sur ce blog, c'est que
vous avez eu le nez creux.
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