L'extrémité
de nos membres inférieurs, le pied
est omniprésent dans la langue française. Avant de nous laisser couper l'herbe sous le pied, essayons de faire le tour de la
question. Dans l'expression couper
l'herbe sous le pied, qui signifie se faire devancer ou prendre de court, l'herbe
désignait à l'origine les légumes et plantes qu'on mangeait, sous forme de
bouillon ou de soupe par exemple. Ce sens a évolué pour désigner plus
généralement les aliments et moyens de subsistance. Si l'on se faisait couper l'herbe sous le pied, on se trouvait
ainsi privé d'un moyen de se sustenter. Aujourd'hui, cette expression décrit
plus généralement une situation dans laquelle on s'est fait priver d'un
avantage par quelqu'un d'autre qui a su être plus réactif.
Ce n'est
pas une raison pour nous tirer une balle
dans le pied ! Ce sont, dit-on, des soldats désireux d'être éloignés du
front qui se tiraient une balle dans le
pied, pour se voir reconnus inaptes à la faveur d'une blessure (non
mortelle) qu'ils s'étaient infligée volontairement. Cet aspect volontaire a
disparu de nos jours et celui qui se tire
une balle dans le pied agit – involontairement – contre son intérêt. On pense
ici à d'autres expressions de sens similaire telles que marquer un but contre son camp ou scier la branche sur laquelle on est assis.
Il ne faut
pas toujours prendre un texte au pied de
la lettre, c.-à-d. de façon totalement littérale. L'expression viendrait de
la Bible, plus précisément de la Deuxième épître (lettre) aux Corinthiens où
une interprétation littérale des mots est opposée à l'esprit d'un texte. Le
terme de pied y a ici le sens de
mesure ; on pourrait dire prendre à la
mesure de la lettre.
Et une
locomotive haut le pied alors ? Il
s'agit d'une locomotive qui circule seule, sans tirer de wagons. Dans le passé,
lorsqu'un cheval n'était pas attelé et n'avait donc pas lourdes charges à tirer
ou lorsque les attelages étaient vides, il levait les pattes plus haut car il
se déplaçait avec plus d'aisance : il avançait donc haut le pied, tout comme la locomotive qui ne remorque rien (et qui
très certainement se sent, elle aussi, plus légère).
Le lecteur
de ce billet resterait sûrement sur sa faim si l'on n'évoquait pas l'expression
prendre son pied. Contrairement à ce
que l'on pense parfois, cette locution ne renvoie pas au bébé qui s'empare de son
pied et suce son orteil avec grand plaisir.
Dans l'argot du 19ème siècle, le pied
désigne la part du butin qui revient à chacun des complices d'un vol. Celui qui
prend son pied en retire donc une
grande satisfaction, un réel plaisir. Et c'est ce sens de plaisir intense qui subsiste
aujourd'hui lorsqu'on dit qu'on prend son
pied au point culminant du plaisir sexuel !
Alors, ce
blog, c'est le pied ?
Je ne connaissais pas 'haut le pied'! Ni l'origine de prendre son pied, le Butin. Oui c'est le pied, ton blog.
RépondreSupprimerMerci, Julia, pour tes encouragements !
SupprimerLe panard intégral en effet, tous les amateurs de belle langue devvraient y trouver chaussure à leur...pied...
RépondreSupprimerMerci!
Merci ! Tout va bien tant qu'on n'a pas les deux pieds dans le même sabot !
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