jeudi 20 juillet 2017

Verticalité versus co-construction

Il est beaucoup question, ces temps-ci, de verticalité. La verticalité qui nous intéresse, n'est pas celle de l'architecte ou du géomètre, mais celle que l'on rencontre dans le monde politique et institutionnel.

Cette verticalité renvoie à l'idée de hiérarchie où les décisions prises au sommet de la pyramide sont ensuite répercutées (et non pas cascadées, effroyable anglicisme souvent entendu dans le monde de l'entreprise) vers les niveaux inférieurs pour être exécutées. Cela correspond à ce que les anglophones qualifient d'approche "top down" et représente un modèle décisionnel des plus classiques. Appliquée à un mouvement ou un parti politique, la verticalité prend généralement la forme du caporalisme, où l'on attend de la part des membres un respect discipliné de l'autorité du chef, le petit doigt sur la couture du pantalon pour rester dans la métaphore militaire.

Mais le monde change et l'on cherche de plus en plus à associer la base aux mécanismes de décision. Sans vouloir remonter à Marx et Engels, la démocratie participative prônée par Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007 vise précisément à impliquer tous les citoyens dans les grands choix de société. De nos jours, les démarches horizontales, transverses ou transversales sont très en vogue.

Le concept qui a la faveur des partisans de l'horizontalité – par opposition à la verticalité – est celui de co-construction. Co-construire est le mot d'ordre de celles et ceux qui souhaitent voir tous les citoyens associés à la définition de la société de demain. Mais attention : vouloir construire à plusieurs sans architecte pour coordonner le chantier peut être risqué ; et l'architecte ne va-t-il pas rapidement revêtir les habits du chef et imprimer sa verticalité à l'équipe ?

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