Il est
beaucoup question, ces temps-ci, de verticalité.
La verticalité qui nous intéresse, n'est
pas celle de l'architecte ou du géomètre, mais celle que l'on rencontre dans le
monde politique et institutionnel.
Cette verticalité renvoie à l'idée de
hiérarchie où les décisions prises au sommet de la pyramide sont ensuite
répercutées (et non pas cascadées,
effroyable anglicisme souvent entendu dans le monde de l'entreprise) vers les
niveaux inférieurs pour être exécutées. Cela correspond à ce que les
anglophones qualifient d'approche "top down" et représente un modèle
décisionnel des plus classiques. Appliquée à un mouvement ou un parti
politique, la verticalité prend
généralement la forme du caporalisme,
où l'on attend de la part des membres un respect discipliné de l'autorité du
chef, le petit doigt sur la couture du pantalon pour rester dans la métaphore militaire.
Mais le
monde change et l'on cherche de plus en plus à associer la base aux mécanismes de décision. Sans vouloir remonter à Marx et
Engels, la démocratie participative prônée
par Ségolène Royal lors de la campagne présidentielle de 2007 vise précisément
à impliquer tous les citoyens dans les grands choix de société. De nos jours,
les démarches horizontales, transverses ou transversales sont très en vogue.
Le concept
qui a la faveur des partisans de l'horizontalité
– par opposition à la verticalité –
est celui de co-construction. Co-construire est le mot d'ordre de
celles et ceux qui souhaitent voir tous les citoyens associés à la définition
de la société de demain. Mais attention : vouloir construire à plusieurs sans
architecte pour coordonner le chantier peut être risqué ; et l'architecte ne va-t-il
pas rapidement revêtir les habits du chef et imprimer sa verticalité à l'équipe ?
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