S'il est un
mot injustement maltraité dans la
langue française, c'est bien le mot "juste".
Qui d'entre
nous n'a pas frémi en entendant l'expression "c'est juste pas possible" ou bien "c'est juste incroyable" ? Cet emploi de l'adverbe juste – qui semble, une fois de plus,
nous venir d'outre-Atlantique – est impropre.
Juste peut être un adverbe, un adjectif
ou un substantif. Adverbe, juste
véhicule l'idée d'absence de superflu. "La soupe est juste assez chaude" ; "le compte tombe juste"… C'est donc précisément le
contraire du sens qu'on lui donne en disant, par exemple, "c'est juste génial". Dans tous ces cas où
juste est abusivement utilisé pour
renforcer un adjectif, il faudrait employer un autre adverbe tel que vraiment ou parfaitement. En résumé, l'expression "c'est juste trop bien", est parfaitement insupportable ! Dès lors, faut-il
traduire en justice ceux qui commettent une telle injustice à l'égard de notre langue ?
Quand juste est un adjectif, ses
significations sont variées : un vêtement peut être trop juste, mais une décision peut également être juste. Plus généralement, juste
est souvent le contraire de faux.
Quant au
substantif, les justes sont des
personnes d'une grande droiture morale, et plus particulièrement les Justes parmi les nations. Citons aussi
la pièce de théâtre "Les Justes"
d'Albert Camus. Ce que l'on sait moins, c'est qu'un juste désigne aussi une veste paysanne féminine du 18ème
siècle.
Il y aurait encore beaucoup
à dire sur la justice, la justesse ou les justiciables, mais cela sera peut-être le sujet – anagramme de juste
– d'un autre billet.
Je ne connaissais pas la signification de "juste" désignant une veste paysanne féminine autrefois, mais cela m'a fait penser au "justaucorps" que je portais, petite, quand je faisais de la gymnastique!
RépondreSupprimerJ'avais eu la même association d'idées. C'est sûrement lié.
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