J'ai exhumé
de ma bibliothèque cette "Anthologie des jeux avec les mots" d'Alfred
Gilder (éd. Le Cherche Midi), avec une préface d'Anne Roumanoff et une Postface
de Claude Hagège. Encadré de la sorte, l'ouvrage tient toutes ses promesses.
Ses 395 pages organisées en 28 chapitres complétés d'une bibliographie
intitulée zygomathèque sont un
véritable régal.
Intitulé
"L'humour, c'est du sérieux", le chapitre 1 nous propose d'innombrables
citations autour de ce thème. Par exemple Le
métier d'humoriste ? Un véritable esclaffage (Roland Bacri), ou bien Ne prenez jamais la vie trop au sérieux ; de
toute façon, vous n'en sortirez pas vivant (Fontenelle). On pourrait
ajouter : La vie est une maladie
sexuellement transmissible, toujours mortelle. Et l'excellent Raymond Devos
nous rappelle : Qui prête à rire n'est
pas près d'être remboursé.
Le chapitre
3 "L'euphorisme, ce joyau joyeux" regorge de formules jubilatoires.
Pour Roland Dubillard, par exemple, Le
roseau est un homme qui ne pense pas. Pour Molière On ne meurt qu'une fois et c'est pour si longtemps alors que pour
Pierre Dac Mourir est un manque de
savoir-vivre. On rappellera aussi l'épitaphe imaginée par un hypocondriaque
: Je vous l'avais bien dit.
Et la vie
serait bien triste sans calembours : ceux-ci tiennent une place de choix dans
ce recueil. Quelques exemples de "Ne dites pas…mais dites" :
Ne dites
pas mais
dites
Hélène Segara Hélène s'est perdue
Polémiquer Paul et sa souris
Un conquistador Un imbécile qui t'aime
Polémiquer Paul et sa souris
Un conquistador Un imbécile qui t'aime
On sourira
aussi à la lecture de cette formule de Boris Vian : Il y a loin de la croupe aux lèvres. Jacques Séguéla, quant à lui,
avait imaginé le slogan suivant pour une marque de préservatifs : Baisons futé. Peut-être pensait-il qu'avoir des enfants n'est pas à la portée de
toutes les bourses.
Un chapitre
entier est évidemment consacré aux contrepèteries. Nous ne nous y étendrons
pas, puisque nous avons consacré à ce délicieux phénomène un billet intitulé Les fouilles curieuses de l'archéologue
(15/01/2018). Si la Chine se dresse à la
vue des Nippons, on ne pourra s'empêcher de s'exclamer quel beau métier, professeur après avoir contemplé les nains d'une jolie saynète.
Les
charades sont également présentes dans cette anthologie. Par exemple, celle-ci,
de Victor Hugo : Je prends mon premier au
coin de mon dernier en sortant de mon entier[1]
Toujours de Victor Hugo :
Mon premier est un étudiant en médecine assis au sommet d'un amphithéâtre
Mon second est la fin d'un journal
Mon tout est un chant révolutionnaire[2]
Et je ne résiste pas à l'envie de vous proposer celle-ci, plutôt scabreuse :
Mon second gratte mon premier et mon tout est une épice[3]
Toujours de Victor Hugo :
Mon premier est un étudiant en médecine assis au sommet d'un amphithéâtre
Mon second est la fin d'un journal
Mon tout est un chant révolutionnaire[2]
Et je ne résiste pas à l'envie de vous proposer celle-ci, plutôt scabreuse :
Mon second gratte mon premier et mon tout est une épice[3]
Ce billet
pourrait encore se prolonger sur des pages et des pages, mais il faut savoir
conclure, ce que nous ferons avec quelques mots-valises, dont certains valent
leur pesant de cacahuètes :
Pour Alain Finkielkraut – par ailleurs auteur d'un remarquable Petit fictionnaire illustré -, un misanthropophage est un cannibale qui boude son plat. Julien Gracq nous a légué le verbe radioter (radio + radoter), Vladimir Nabokov était friand de sexcapades et Pierre Perret n'aimait guère se faire embellemerder. Certains mots-valises sont entrés dans le langage courant, comme par exemple les célibattantes, les adulescents ou les alicaments.
Pour Alain Finkielkraut – par ailleurs auteur d'un remarquable Petit fictionnaire illustré -, un misanthropophage est un cannibale qui boude son plat. Julien Gracq nous a légué le verbe radioter (radio + radoter), Vladimir Nabokov était friand de sexcapades et Pierre Perret n'aimait guère se faire embellemerder. Certains mots-valises sont entrés dans le langage courant, comme par exemple les célibattantes, les adulescents ou les alicaments.
Mais je
vais m'arrêter là pour que vous ne m'accusiez pas de harcèlement textuel.
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