Le billet
de ce jour sera une note de lecture consacrée à un ouvrage que m'a
généreusement offert une lectrice assidue de ce blog. Le Bouquin des mots du sexe, paru dans la sympathique Collection Bouquins de Robert Laffont – ouvrage
broché de 1056 pages imprimé sur papier bible -, apporte au lecteur un
éclairage érudit et facétieux sur l'un des domaines sans doute les plus riches
sur le plan lexical de la langue française : le sexe.
En 17
chapitres – d'Artisanat et métiers à Voyages et moyens de transport en passant
par Bestiaire, Fruits et légumes, Métaphores militaires, Religion … -
l'auteure, Agnès Pierron, nous fait découvrir avec gourmandise ces territoires
interdits. Un dicton bien connu nous rappelle qu'"il n'y a pas de femmes frigides, il n'y a que de mauvaises langues"
; la bonne et belle langue française nous apporte ici la démonstration de son
inventivité, de son imagination et de son infinie créativité.
Ainsi
pourrait-on remplir des pages et des pages avec les expressions qui désignent
le sexe de l'homme et de la femme :
pour le pénis, on trouve le sceptre d'amour, le flambeau de Cupidon,
l'arc-boutant de Nature, le pinceau qui redonne la couleur aux filles, le
bourdon des pèlerins amoureux, le ciseau des sculpteurs d'amour, j'en passe
et des meilleures. On y accède par la braguette
joliment appelée l'ouverture de la flûte
enchantée. Chez Madame, on rencontre l'abricot,
l'autel, le beau dédale, la citadelle, le temple de Cypris, le fri-fri, le
conduit de la pudeur, la conque, le croucougnoux, j'en passe, des vertes et
des pas mûres !
Ces deux
organes ont bien sûr vocation à se rencontrer. Les désignations imagées du coït sont innombrables : la bricole, la bagatelle, baiser, mettre,
casseroler, enbouchonner, une partie de balayette infernale, aller au roudoudou
etc. etc. Faute de partenaire, Monsieur se consolera avec la veuve poignet, s'astiquera la colonne Morris, se polira le chinois,
se fera mousser le Créateur ou encore se fera les cuivres façon Grand-Hôtel, alors que Madame se fera un petit solo de mandoline, écrira à sa famille, fera un solo
de jarretelles ou saura le cantique de Thamar.
On ne
souhaitera pas à un homme de partir avec
le Guignol en bandoulière, mais plutôt de rencontrer une dame qui a l'abricot en folie ou la praline en délire et qui acceptera
de prendre les chemins de Fatima (ou de faire des prières à Saint Claude).
Voilà un
très bref aperçu des milliers de termes et d'expressions dont regorge ce Bouquin
qui trouvera sans difficulté sa place dans l'Enfer de la bibliothèque et qui
vaudra peut-être à l'auteur de ce billet de se retrouver directement en Enfer
sans même passer par la case Purgatoire.
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